au nom du père
texte et mise en scène : Maryline Klein
regard extérieur : Djallil Boumar
interprétation : Chloé Bonifay et Sarah Horoks
création lumière : Charlotte Dubail
collaboration scénographie : Emma Ricard et Marie Mieze
collaboration vidéo : Anaëlle Villard
Les 26 et 27 septembre 2019
au Grand Parquet de Paris
Festival SPOT#6 organisé par le Théâtre Paris-Villette
Comment surmonter la culpabilité ? C’est la question que pose Au nom du père, tragi-comédie mordante qui évoque la relation conflictuelle d’une fille avec son père alcoolique. Construit comme un témoignage, le texte est porté par deux comédiennes qui interprètent cette jeune femme, tel un personnage et son double, ainsi qu’une galerie de personnages hauts en couleur.
Au nom du père nous plonge dans le quotidien d’êtres rongés par l’obsession - la boisson pour les uns, la mémoire pour les autres. À travers ce récit intimiste qui échappe au pathos, Maryline Klein met en scène une jeune femme dévorée par la culpabilité, s’accrochant à ses souvenirs comme son père s’accrochait à sa bouteille.
Voyage initiatique dans les méandres de la mémoire, Au nom du père propose, à travers les yeux d’une adolescente, de porter un regard différent sur l’alcoolisme, sujet encore tabou dans la société française, tout en interrogeant le fantasme du « super-papa » bricoleur et protecteur.
Ce spectacle est dédié à Armand Klein.
Teaser de la pièce
Création à la maison des Métallos, octobre 2018
Création à la maison des Métallos, octobre 2018
Extrait
« Monsieur machin, si vous continuez à boire, vous allez mourir. »
La phrase qui tue !
Mon père ne savait pas modérer sa consommation d’alcool. Il le voulait parfois, et parfois
fort, mais il ne le pouvait pas, l’alcool plus fort que lui. Mon père était KO !
Quand j’étais petite, je ne le savais pas, je ne comprenais pas pourquoi il était comme ça.
Je croyais qu’il était méchant, juste ça, méchant.
[...]
On peut dire que mon père avait aussi, entre autres modes, le vin triste, mélancolique.
Il pleurait plus que ma mère. Par exemple, il a pleuré à la mort de Daniel Balavoine, dans
notre cuisine marron clair, je m’en souviens encore. Je ne connaissais pas trop ce
chanteur, mon père pleurait, et il n’était pas saoul. Ça, ma mère, ça la dépassait. Qu’un
homme pleure comme une femme, surtout pour la mort de Daniel Balavoine, c’était trop pour elle !
Mon père était hypersensible, un écorché vif.